Préface au numéro spécial du CAER
B. Charlet-Mesdjian (CAER, EA 854, LICOLAR),
Ştefan Gencărău (CAER EA 854 LICOLAR)
Université Aix-Marseille
Il y a un peu plus d’un an, le Centre Aixois d’Études Romanes CAER profitait de la tribune offerte par la revue roumaine Studii de Ştiintă şi Cultură, avec laquelle il entretient un partenariat fructueux, pour lancer le projet de la publication d’un numéro spécial « interaxes ». Il comptait ainsi accentuer la synergie entre ses différents programmes de recherche en manifestant à la fois la richesse et la cohérence de ses activités scientifiques. En effet, que la transversalité disciplinaire soit inscrite dans l’identité même de cette équipe et que les membres de ses cinq axes soient amenés sans cesse à collaborer, est un fait bien réel, mais qui n’est pas toujours apparent, car, en temps ordinaire, les séminaires, journées d’études, colloques internationaux et publications qui en résultent s’appuient sur un axe dont ils traitent une des thématiques. D’où l’initiative, avec ce numéro « interaxes », qui nous l’espérons ne restera pas une expérience unique, d’instaurer également un nouveau mode de fonctionnement, à côté de pratiques déjà bien établies et qui ont fait leur preuve. Et pour éviter que les chercheurs impliqués dans ce numéro ne travaillassent seuls, dans leur coin, la remise de leurs contributions écrites a été précédée d’une journée d’études favorisant les échanges et les débats.
Plusieurs raisons ont motivé le choix du sujet de ce numéro. Il fallait en premier lieu qu’il fût fédérateur, c’est-à-dire susceptible de convenir à tous les axes, toutes les approches, tous les domaines linguistiques et toutes les thématiques en cours. Il était ensuite préférable qu’il s’inscrivît dans la tradition de recherche du CAER. Enfin, il devait également revêtir un intérêt anthropologique majeur, conformément à l’esprit même qui anime tous les travaux de notre centre. Or, « Bestialité, humanité et divinité dans la Romanité : concepts et représentation », répondait précisément à l’ensemble de ces critères. Cet intitulé renvoyait à la question fondamentale de la définition de l’être humain par rapport aux étants qui le délimitent. Il prolongeait et complétait des publications sur la réécriture du mythe et sur l’Arche de Noé ; et, surtout, pouvait se rattacher aux problématiques des cinq axes et à l’ensemble du domaine roman dans toute son étendue géographique et son épaisseur historique.
De ce fait, le projet a emporté l’adhésion générale et suscité engouement et participation. Une douzaine d’articles ont été remis. Ils représentent la plupart des axes et des secteurs linguistiques du CAER (Espagnol, italien, latino-américain, luso-brésilien, néolatin et roumain), toutes ses approches (civilisationniste, linguistique ou littéraire), un grand nombre de genres littéraires ou artistiques et un très large spectre spatio-temporel (puisque l’on va du tout début du Cinquecento jusqu’à la période actuelle et que trois continents sont concernés (l’Afrique, l’Amérique et l’Europe) ; mais, ce qui dénote sans doute le mieux la grande vitalité de ce laboratoire de recherches et de formation, c’est la contribution à ce numéro de toutes les générations de chercheurs rattachées au CAER, depuis son ancienne directrice, le professeur Brigitte Urbani, qui nous a fait l’honneur d’apporter sa pierre à l’édifice, jusqu’aux jeunes talents prometteurs guidés par leurs directeurs expérimentés, compétents et actifs.
Aix-en-Provence, le 8 septembre, 2014